Ce n’est pas tant d’avoir perdu aux mains des Flames de Calgary qui fait mal au Canadien ce soir.
En fait oui : perdre contre une équipe que le Tricolore devrait battre en jouant avec un minimum de conviction, surtout pour mettre la table à un voyage de quatre matchs dans l’Ouest canadien, le premier voyage de la saison, le plus long de l’année de surcroît, c’est vrai que ça fait mal.
Mais ce qui fait plus mal encore, et vraiment mal, c’est de s’être laissé battre comme le Canadien s’est laissé battre ce soir.
Désolant en première période malgré un chiffre des tirs au but qui laisse croire à une domination montréalaise, le Canadien a été un brin meilleur en période médiane. Mais pas deux…
En troisième, le Canadien a mis plus de vigueur dans son coup de patin, dans ses passes, dans ces tirs, dans sa façon de jouer. Ça lui a permis de revenir de l’arrière. De s’approcher à un but et de menacer, une, deux, trois, quatre fois pour marquer le but qui aurait permis de niveler les chances.
Un but qui n’est pas venu.
Et c’est ça qui est inexcusable ce soir.
Loin de moi l’intention d’insulter Bob Hartley et les joueurs qu’ils dirigent. Mais les Flames n’ont pas vraiment joué un bon match de hockey ce soir.
Désorganisés autant en zone offensive qu’en zone défensive, patinant au radar, pris de panique en troisième période lorsqu’ils ont réalisé qu’ils étaient en voie de gaspiller une troisième avance de trois buts depuis le début de saison, les joueurs des Flames ont toutefois travaillé. Ils ont travaillé très fort. Premiers sur les rondelles libres, dans le visage de leurs adversaires dès qu’ils avaient la rondelle, solide le long des bandes, agressifs pour défendre leur gardien à un bout de patinoire, plus agressif encore à l’autre bout pour compliquer le travail de Carey Price, mettre de la pression sur les défenseurs ce qui leur a permis de marquer les trois premiers buts du match, les Flames ont simplement travaillé plus fort que le Canadien.
Un point c’est tout.
Sur le plan du talent, devant le but, à la ligne bleue, à l’attaque, le Canadien était largement favorisé avant le match de ce soir.
Sur le plan du travail, il n’a pas fait le poids. Pas du tout.
Et c’est pour ça qu’il a perdu.
Bob Hartley a réussi à obtenir tout ce que ses joueurs avaient à offrir. Michel Therrien non.
C’est plate de même.
Et vous savez quoi? Contre des jeunes Oilers qui ne devraient normalement pas faire le poids contre le Canadien non plus, la troupe de Michel Therrien se fera jouer le même vilain tour jeudi soir si elle se contente de donner 50 % seulement du travail, de l’effort, de la conviction déployé par ses adversaires.
P.K. plaide coupable
Bon! Quoi dire de la pénalité écopée par P.K. en fin de rencontre?
Qu’elle a mis en péril les chances de remontée de son équipe en fin de match alors qu’il s’est défendu à quatre contre cinq au lieu de menacer à six contre cinq.
Subban a écopé une très vilaine pénalité. C’est un fait. Il l’a d’ailleurs reconnu après la rencontre.
S’il s’était contenté d’un double-échec dans le dos Lance Bouma, P.K. n’aurait pas été chassé. Après trois coups de suite et une taloche derrière la tête de son adversaire en prime, il n’a pas donné le choix à l’arbitre Dan O’Halloran.
Mais P.K. avait pris le contrôle du jeu jusque là. Ses deux tirs frappés de la pointe ont conduit aux deux buts de son équipe. Ses montées rapides et intimidantes ont forcé les Flames à reculer et à jouer sur les talons. Ce qui a permis au Canadien de menacer pour vrai en fin de match.
Son débordement a tout anéanti.
Est-ce qu’on doit le mettre au pilori pour autant. Non! Il faudra juste lui rappeler que des fois, trop c’est comme pas assez.
Ça viendra sans doute…
Autour de Subban, les défenseurs du Tricolore n’ont pas connu un gros match. À l’attaque, on n’a pas encore assez vu pour les bonnes raisons David Desharnais, Daniel Brière et Tomas Plekanec pour ne nommer que ceux-là.
Faits saillants de la rencontre
- La défaite de mercredi était la 7e de suite du Canadien à Calgary. Le Tricolore n’a qu’une victoire à ses 12 dernières visites aux pieds des Rocheuses (10-1-1) et cette victoire remonte au mois de janvier 2002…
- Malgré ses 12 tirs en première période, le Canadien n’a pas beaucoup menacé. Il s’est toutefois fait voler un but par le gardien Joey MacDonald qui a frustré Andrei Markov en effectuant une glissade sur sa droite qui rappelait les beaux jours de Grant Fuhr…
- Une erreur de communication entre Josh Gorges et Jarred Tinordi qui se sont fait piéger derrière la ligne de but a permis aux Flames de s’offrir une avance de 2-0 en fin de première période…
- En passant, Josh Gorges n’a effectué qu’une présence en troisième. Et il n’était pas blessé…
- Que diable faisait Andrei Markov sur le 3e but des Flames. Au lieu de regarder impuissant les deux joueurs des Flames qui se tenaient devant Carey Price, Markov aurait dû s’impliquer davantage quitte à se tromper de cible…
Les chiffres du match
4- Lars Eller a enfilé son 4e but de la saison pour rapprocher le Canadien à un filet de propulser la partie en prolongation en milieu de troisième période…
5- Avec une passe sur le but de son joueur de centre, Alex Galchenyuk a récolté une 5e mention d’aide déjà cette saison…
6- P.K. Subban a dominé les joueurs des deux équipes avec 6 des 35 tirs du Canadien qui ont touché la cible. Trois ont été bloqués en défensive et une 10e tentative a raté la cible…
9- Le trio des jeunes (Galchenyuk 5, Gallagher 3, Eller 1) a obtenu neuf tirs cadrés.
9- Même s’ils se sont attirés les critiques des amateurs tout au long de la rencontre David Desharnais (2), Max Pacioretty (4) et Daniel Brière (3) ont aussi obtenu neuf tirs…
88 % – Blanchi de la feuille de pointage pour un 3e match de suite, David Desharnais s’est toutefois distingué en remportant 7 des 8 mises en jeu qu’il a disputées…
22- Les Flames ont asséné 22 mises en échec lors du match. Le Canadien s’est contenté de 14…
32- Andrei Markov, avec 32 présences totalisant 27 min 23 s d’utilisation, a été le joueur du Canadien le plus actif lors du match d’hier. P.K. Subban avec ses quatre minutes passées au banc des pénalités s’est « contenté » de 22 min 5 s, le 2e total chez le Tricolore…
Le Canadien se réveille jeudi à Edmonton où il croisera donc les Oilers ce soir.
Carey Price (22 arrêts sur 25 tirs) a fait le travail devant la cage du Canadien. Malgré le fait que le Tricolore disputera son 4e match de la saison seulement, ce soir, il sera intéressant de voir si Michel Therrien profitera de la première séquence de deux matchs en deux soirs pour offrir un départ à Peter Budaj. Je ne miserais pas plus qu’un huard sur cette possibilité.
Il ne faudrait toutefois pas se surprendre de revoir Michaël Bournival au sein de la formation et peut-être aussi Nathan Beaulieu qui accompagne le Tricolore dans l’Ouest canadien.
On reconnecte plus tard…
